La bénino-Sénégalaise Ken Bugul pour un débat nourrissant
Ils étaient une centaine d’élèves à répondre à l’appel de l’APFB invitée au salon du livre Édition 2022 ce dimanche 27 novembre 2022 au Palais des Congrès autour du thème Ken Bugul ou l'esthétique de la rédemption par la décomposition. L'universitaire Mahougnon KAKPO, était chargé en compagnie de l'écrivaine Ken Bugul, de modérer ce débat riche en couleur et saveur littéraires.
C’est au détour d’une clarification conceptuelle des mots clés du thème, objet du débat que le professeur a introduit son intervention. Ainsi, selon l’auteur de l'essai Création burlesque et déconstruction chez Ken Bugul, la décomposition est un art par lequel Ken Bugul donne la parole à ses personnages pour libérer, se libérer de leurs maux, de leur malaise pour mieux aboutir à la rédemption, à la résilience. C’est à Mom Dioum, dans La folie et la mort, qu'on laisse la définition la plus attachée : « se tuer pour renaître ». L’écriture pour le professeur est le seul exutoire par lequel Ken Bugul propose d’arriver à se départir de ses malaises, de ses déceptions. C’est une écriture d'autobiographique voilée surtout lorsqu’on sait que Ken Bugul dans son premier roman Le Baobab fou, en racontant l'histoire de la narratrice, se racontait elle-même. Une écriture de la décomposition pour se libérer de cette enfance pourrie par l’abandon de sa mère. L’on comprend aisément que l’écriture a servi de terreau à la décomposition de son être pour une Renaissance plus fleurie et libératrice.
Ken Bugul dans ses interventions a confirmé les analyses pertinentes du Professeur avant de demander aux élèves d’écrire pour se libérer, de lire pour se découvrir. Les élèves, tous satisfaits, n’ont pu voir toute préoccupation gérée par le modérateur. Mais entretemps, Sophie Adonon et Florent Couao-Zotti, tous présents ont apporté leur pierre à la construction savante de cette communication que le professeur a su gérer avec méthode et analyse scientifique irréfutable.
Rodrigue AHISSOU,
Tg APFB/ littoral
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