L’UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI ACCUEILLE AMAL AMADOU DJAÏLI
C’est ce vendredi 29 octobre 2023 dans les environs de 10H30 mn que la caravane du livre a posé sa valise sur le campus d’Abomey-Calavi. La délégation constituée entre autre de Mme Prudientienne GBAGUIDI (Présidente de l’Association des Libraires) et Amal Amadou DJAÏLI (auteure des œuvres exposées) est accueillie à son arrivée par les professeurs Fernand NOUWLIGBETO Chef du département des Lettres Modernes et son adjoint ainsi que Raphaël YEBOU (modérateur du débat) à l’entrée de l’une des salles de cours du département des études germaniques et un parterre des étudiants du département de Lettres modernes. Quelques curieux lecteurs dans une salle trop exiguë pour abriter l’événement. On note également la présence du professeur Romain HOUNZANDJI.
Les propos introductifs ont été prononcés tour à tour par les professeurs NOUWLIGBETO et YEBOU. L’essentiel de ce rendez-vous littéraire est l’étude biobibliographique d’Amal Amadou DJAÏLI. Pour ce faire, un collège d’étudiants des Lettres Modernes a présenté un exposé dont l’ossature est non seulement la vie de l’auteure du jour mais encore la lecture des passages accrocheurs des quatre ouvrages à savoir WALAANDE l’art de partager un mari, Cœur du Sahel, Les larmes de la patience et Mistiriijo la mangeuse d’âme et surtout l’étude thématique et sociologique des œuvres.
En effet, DJAÏLI Amadou Amal est une femme de lettres et militante féministe camerounaise née en 1975 d’un père camerounais et d’une mère égyptienne. Mariée de force à 17 ans, elle obtient également un divorce forcé après 5 ans de vie commune. Elle quitte un deuxième époux très violent 10 ans plus tard sans ses deux filles kidnappées par celui-ci. Auteure de plusieurs ouvrages, on comprend aisément son engagement à dénoncer la condition faite à la femme africaine en général et celle musulmane et peulh en particulier. L’étude thématique de quatre ouvrages présentés révèle le thème fédérateur qui est sans doute la condition féminine. A ce thème se greffent ceux présentés comme secondaires à savoir le mariage forcé, le lévirat, l’arrogance masculine, la violence, le stoïcisme, la religion musulmane, la tradition, etc. La lecture de quelques extraits illustre bien la manifestation patente de ces maux qui empêchent l’épanouissement de la femme africaine.
Pour l’auteure qui a apprécié à juste valeur la brillante présentation des étudiants, il n’y a pratiquement pas d’évolution en ce qui concerne les traitements infligés aux femmes dans la société africaine depuis la dénonciation de Mariam BÄ dans Une si longue lettre et il est indispensable de continuer la lutte pour faire sortir la femme africaine des cancans de la tradition qui la chosifie mieux déshumanise. Elle a par ailleurs partagé avec les étudiants ses sources d’inspiration avant d’insister sur la nécessité pour la jeunesse notamment féminine de lire afin d’éviter d’être des victimes de certaines pratiques traditionnelles rétrogrades et dévalorisantes.
L’ambiance a plu au public qui réclame un autre passage de l’équipe. Il faut reconnaître qu’à la fin de la séance les participants ont visité les stands des livres avec la possibilité de dédicace de l’auteure.
Audrey KPATI
Président APFB-Atlantique Sud