L’affaire Bissi Il y a mieux que la neige… de Daté Atavito Barnabé-Akayi
UN DECRYPTAGE LITTERAIRE PROPOSE PAR ANICET FYOTON MEGNIGBETO
C’est devant une foule immense d’élèves acquise à la bibliophilie que Anicet Fyoton MEGNIGBETO, Secrétaire Général de l’Association des Professeurs de Français du Bénin, éditeur et professeur de lettres a présenté, ce mercredi 18 octobre 2023, sa lecture du recueil de nouvelles L’affaire Bissi Il y a mieux que la neige… au programme, en première dans les lycées et collège du Benin sous l’angle formulé en ces mots : « Une satire socioreligieuse et politique pour une Afrique émancipée ». C’était à l’Auditorium de l’Institut Français devenu, par la suite, trop exigu pour contenir la foule. Ce n’est que sous la paillote de l’institut que la communication va se poursuivre jusqu’à son terme.
Les travers de la société humaine, africaine en particulier sont dénoncés avec une poéticité véhémente dans L’affaire Bissi Il y a mieux que la neige…Le narrataire virtuel y découvre une panoplie d’isotopies de la satire. Anicet MEGNIGBETO en est arrivé à y identifier deux à savoir celle socioreligieuse et celle sociopolitique.
En effet, c’est par un rappel des titres d’ouvrage ayant trait à la neige que le communicateur a commencé sa présentation avant de procéder à une approche interprétative du sens de la neige chez BARNABE-AKAYI. Ainsi, selon lui, la neige pour Daté incarne les réalités occidentales et le mieux, celles traditionnelles africaines. Le titre voudra donc indiquer une sorte de suprématie de la médecine traditionnelle sur la médecine moderne. Pour kadara, dans la nouvelle « Kadara et l’exilé spirituel », citée en exemple, tout se réalise dans l’invisible avant le visible. Le Fa est invité ici dans une sorte d’osmose entre le christianisme et l’animisme. Une revue littéraire mise a contribution lui a permis de corroborer sa position.
BARNABE-AKAYI l’a compris si bien que toutes les trames narratives passent au scanner de l’invisible avec en éclaireur, le Fa ; une science africaine qui a su révéler le fa-du de kèmi qui est lètè- Minji c’est- à-dire qu’elle vit la mort, elle est la mort. C’est une nouvelle imprégnée d’onirisme que seul le lecteur averti pourrait déceler. Déjà l’incipit fait référence aux poissons ; synonyme d’abondance et de chien synonyme de protection. De même dans la nouvelle « Funmi : la rupture du contrat », les grands parents de Funmi ont connu une punition proportionnelle à leur degré d’inconduite, envers des prescriptions du fa en pays yoruba : leur union est proscrite par le fa ! Leur mort SUCCESSIVE suivant le chiffre 7 en est une parfaite illustration. L’invisible est également mis en emphase dans la nouvelle éponyme « L’affaire Bissi ». Grâce au Fa, Fassi a fini par faire dévoiler par la fille vierge le coupable qui n’est rien d’autre que le Directeur en complicité avec Mr Pavou ; un divorcé social de grand calibre. En vérité ; c’est à l’ouverture des religions qu’invite la plume de Daté. Sa satire se veut une démolition du rideau de fer dans lequel s’engouffre parfois les religions. Mais sa plume n’a aussi pas manqué de s’attaquer avec une méthode narrative assez discursive a la politique. Et c’est ce que Anicet MEGNIGBETO appelle la satire politique.
En réalité, pour BARNABE-AKAYI, le véritable problème de l’Afrique en général et du Bénin, en particulier reste lié aux comportements à relents rétrogrades de ses politiques qui si l’on s’en tient à l’année de parution du recueil érige un réquisitoire narratif, tantôt laudatif, tantôt dépréciatif contre le régime d’alors ; celui du changement sous la guidance du Docteur Boni Yayi.. Les indices sont prégnants dans la nouvelles « Kèmi ou l’amnésie d’une bière » par le Président de la République le Docteur Migbè Afou Migbè avec l’institution du service militaire d’intérêt national. Il est aussi question de lui dans la nouvelle « Kadara et l’exilé spirituel ». La mort de l’enfant témoigne non seulement de l’irresponsabilité des parents mais aussi des autorités politiques d’alors qui n’ont pas pu trouver une solution durable à la crise malgré les ressources naturelles dont dispose le pays. Il faut avouer, enfin selon le communicateur du soir que la plume de Daté BARNABE-AKAYI est imprégnée d’une poéticité et d’un classicisme avéré. Selon lui le collège des Inspecteurs a bien fait de l’inscrire au programme scolaire.
Rodrigue AHISSOU
TG/APFB-Littoral
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