Roger Koudoadinou, clique sur les maux du système éducatif béninois
Ce samedi 25 février, l’Association Ayé Culuture de Robert Asdé, en collaboration avec l’Institut Français de Cotonou, a présenté au public scolaire et universitaire l’essai politico-éducatif intitulé Curseurs curatifs à un système éducatif dévasté.
Paru aux éditions Plumes Soleil en 2015, cet ouvrage a drainé foule, pour sa présentation, à l’institut français. Une forte participation des élèves et étudiants venus de Cotonou, d’Abomey-Calavi et de Porto-Novo. Les présences remarquées du président honoraire de l’APFB et de l’APFA-OI, Jean Benoît Alokpon et surtout du Professeur Guy Ossito Midiohouan, maître et mentor de Docteur Roger Koudoadinou, ont rehaussé le niveau intellectuel des débats autour du thème sensible abordé, et dont le diagnostic clair, a reçu pratiquement l’adhésion de tous.
Dans un jeu de questions réponses avec Robert Asdé, Docteur Roger Koudoadinou est parti de la période du déclin du système éducatif, justement assimililée à cette morosité économique due à au régime militaro-marxiste léniniste des années 1986-1987. En effet, suite à une vaste mauvaise gestion des ressources du pays, les institutions de Breton Woods, avant de venir en aide au pays, ont exigé aux dirigeants de l’époque, la plupart préoccupés, plus par leur intérêt personnel et égoïste que collectif, de choisir les secteurs peu porteurs, qui n’avaient pas besoin d’investissements massifs et immédiats. Des dirigeants béninois ont été en mesure d’indiquer les écoles normales, laboratoires producteurs d’enseignants de qualité comme des structures inutiles à la République. Le résultat en est que, sur plus d’une décennie, le système a manqué de cadres éminemment formés et contenté de charlatans, à la quête d’un gagne-pain dans un secteur qui n’a absolument rien à tirer d’eux.
Ce diagnostic, pathétique, parfois tragique, a ouvert la vanne à des dérives politiques de toutes sortes. Des décisions populistes, des nominations fantaisistes, des dénigrements du corps ont fini par sonner le glas d’un système éducatif agonisant.
L’essayiste ne s’est pas arrêté au diagnostic, cependant. Heureusement. Des palliatifs à ces maux sont suggérés. Avec une réorganisation macro structurelle. De la nécessaire formation des formateurs à des suggestions d’acticités littéraires et culturelles qui sortent les apprenants de ce carcan infernal qui les fait travailler de 7h à 19 h tous les jours de la semaine, le dimanche inclus parfois, l’ordonnance prescrite par le docteur Koudoadinou, est patent, judicieux et curative.
Reste, aux autorités de prendre connaissance de ces curseurs, de les analyser par pallier, afin de réorienter un système déjà mort et sur lequel, comme l’a indiqué Jean Marie Adiaffi, il ne reste qu’à jeter la dernière pelle de sable pour définitivement l’enterrer. Il en va de ce prétendu quartier latin de l’Afrique, qui a perdu ses lettres de noblesse, depuis fort longtemps.
Anicet Fyoton MEGNIGBETO
SG/APFB