Association pour le développement de l'enseignement bi-/plurilingue

Franche-Comté – Région Amourskaya: une année d’échanges joyeux

         Par Yulia Titova (assistante de russe, Besançon (France)Au printemps dernier, au moment où j’ai reçu un message avec les salutations de l’Institut français en Russie m’annonçant la sélection de ma candidature a un poste d’assistant de russe en France, j’ai compris que cette année serait exceptionnelle pour moi et je ne me suis pas trompée. L’année scolaire 2018-2019 fut remplie par des événements et des activités qui m’ont beaucoup marquée et j’espère ne pas être seule dans ce cas. Avant de partir en France en tant qu’assistante, je me suis rappelée les projets des autres assistants organisés précédemment pour les échanges entre les élèves et les étudiants de la région Amourskaya et les lycéens de France. Je me suis souvenue de mon expérience en tant que participante et cela me fit penser au fait que c’était à mon tour de lancer des projets.

          En faisant la présentation du projet j’ai utilisé des phrases « sérieuses », voir ennuyeuses pour certains, avec toutes ses « compétences inter-culturelles » et tous ses « éléments créatifs dans l’apprentissage ». Mais j’avoue que c’était un pur plaisir de tourner des vidéos avec de petites fautes et de grands sourires, de regarder les vidéos réponses en rigolant et en essayant de comprendre. Quelle joie de recevoir des cartes postales et des lettres avec les dessins et d’autant plus de voir mes élèves qui lisent ces lettres, heureux d’avoir fait la connaissance avec des francophones débutants à l’autre bout de notre planète.

         J’ai eu beaucoup de chance d’avoir travaillé avec les professeurs toujours prêts pour les innovations, ainsi que d’avoir coopéré avec les professeurs de l’Association des enseignants de français de la région Amourskaya qui sont une source inépuisable d’inspiration. Et même si nous n’avons pas accompli tous nos objectifs, nous avons eu des victoires aussi bien que des échecs pendant le travail sur les projets. Si nous avons touché le cœur d’un débutant en français ou si nous avons maintenu le désir d’un Français pour l’apprentissage de russe, nous n’avons pas travaillé pour rien.

 

Par Elena Seyitmedova (enseignante à l’école 7, Tsiolkovski (Russie): Cette année mes élèves de 6e ont eu une chance extraordinaire. En novembre 2018 lors de l’Assemblée générale de l’Association des enseignants de français de la région Amourskaya, la présidente Olga Kukharenko a annoncé un projet commun avec les élèves de Besançon et a proposé d’y participer. L’ancienne étudiante de l’université pédagogique de Blagovechtchensk est partie en France pour enseigner le russe comme assistante de langue. Alors, nous avons décidé qu’apprendre le français en classe est ennuyeux, et nos élèves ont commencé à communiquer entre eux.

Tout d’abord nous avons échangé de vidéo film ou chacun des enfants s’est présenté : les Français l’ont fait en russe, et nous, bien sûr – en français. C’était tellement intéressant et amusant. Tout le monde s’appliquait à s’exprimer sans fautes. La veille du tournage mes élèves m’ont demandé plusieurs fois comment mieux dire telle ou telle phrase en français.

Nous avons reçu la vidéo de nos amis français la veille du Nouvel An et tous les élèves de notre école qui apprennent le français en tant que langue seconde l’ont vue ! Ils remarquaient chaque détail dans ce film : comment est la salle de classe dans un collège français, comment sont leurs tables, pourquoi ils ne portent pas d’uniforme scolaire et pourquoi tout le monde apprend à jouer du piano. Et nous avons eu un grand plaisir d’écouter une chanson de Nouvel An en français.

Ensuite nous avons fait des vidéos sur nos villes – Tsiolkovsky et Besançon. J’ai organisé un cours – visite de la ville. Et nous avons montré aux élèves de France les curiosités de notre jeune ville, ses monuments et même le moment du départ de la fusée qui a eu lieu en avril de l’année dernière. Car, vous savez, notre ville est particulière, elle est située non loin du cosmodrome, le seul en Russie.  Le film sur Besançon était assez drôle et sympathiques car ce sont les enfants qui l’avaient fait eux-mêmes.

Grace à cette communication mes élèves ont pu en apprendre davantage sur cette ville. Ils sont devenus beaucoup plus sérieux et sages, ils se préparaient mieux aux cours et ont bien amélioré leur français.

L’échange des lettres entre nos élèves a marqué l’aboutissement du projet. Nous avons parlé de nous, de nos familles, de notre école et même de nos animaux de compagnie. Mes élèves ont décoré leurs lettres avec des dessins.

Ma classe espère bien que notre amitié avec les élèves français durera encore, même après le départ de Yulia Titova de Besançon. Nous remercions tous ceux qui nous ont offert cette communication intéressante avec la France !

Par Angelina Zuzko (Élève du lycée BGPU, Blagovechtchensk (Russie): Cette année scolaire a été marquée pour moi par des rencontres exceptionnelles ! D’abord c’est la rencontre avec la langue que je rêvais toujours d’apprendre, le français. Et puis cela m’a permis de faire connaissance et de communiquer avec les Français. Parce que notre professeur Olga Nikolaevna Kukharenko nous a proposé de participer à un projet avec les élèves de Besançon. Pendant toute l’année nous avons échangé des vidéos par internet et à la fin nous avons envoyé des cartes par la poste avec les vues de notre ville. Quelle joie de recevoir les cartes signées par nos amis de France mais écrites en russe. Les curiosités de Besançon et de Franche-Comté sont très belles.

Tout le projet nous a offert beaucoup d’impressions inoubliables. Il nous a permis de mieux apprendre le français, de connaître la France et sa culture. C’était une sorte de « pont d’amitié » et nous remercions beaucoup notre professeur pour cette possibilité de faire connaissance avec les jeunes français. Ils nous écrivent déjà des messages sur Instagram. C’est cool !