Association pour le développement de l'enseignement bi-/plurilingue

Le billet du Vice-Président, Samir Marzouki

Société civile et bénévolat

Nous sommes des milliers d’enseignants dans le monde à œuvrer bénévolement, au sein de nos associations membres de la FIPF, pour épauler les efforts des ministères nationaux et de leurs partenaires de la coopération bilatérale et multilatérale.

Bénévolement, cela signifie sans attendre, par choix personnel, de rétribution pour cette action accomplie et qui s’ajoute au travail pour lequel nous sommes rétribués, comme un don pour la communauté et une contribution à son épanouissement et à son progrès. Si cette contribution gratuite et volontaire, correspondant étymologiquement à un acte de bonne volonté, était rémunérée, elle pourrait, si on additionnait les efforts fournis bénévolement par les membres de chaque association, atteindre assez vite une somme importante au niveau de chaque pays. A fortiori, si ce calcul imaginaire était fait pour les centaines d’associations regroupées dans le cadre de la Fédération, le chiffre serait astronomique.

Cependant, ce calcul virtuel, s’il a la vertu de permettre de mesurer l’impact du bénévolat sur l’amélioration de l’enseignement, celui de la langue française, en ce qui nous concerne, n’a en réalité aucun sens en soi dans la mesure où bénévolat rime avec don et avec gratuité. N’empêche que la mesure de l’impact du bénévolat, particulièrement quand il est coordonné par une fédération reconnue par toutes ses associations membres, permettrait de révéler au grand jour le bénéfice que les systèmes éducatifs de nos pays respectifs en tirent et ce aussi bien à l’échelle des initiatives nationales de chaque association qu’à celle de son intégration dans les programmes régionaux ou déployés à l’échelle mondiale de la Fédération.

Ce travail bénévole des associations peut multiplier les effets des initiatives des ministères nationaux ou de la coopération bilatérale ou multilatérale. Les autorités nationales ne peuvent qu’en apprécier le renfort et la rentabilité. C’est un plus par rapport à leurs actions propres et, bien souvent, il est porteur de nouvelles idées et de pratiques expérimentales utiles à généraliser. Les partenaires des associations savent que leur contribution aux activités de ces associations les bonifient et en étendent les effets positifs. Ainsi, l’effort particulier consenti par nos bailleurs pour favoriser la participation de jeunes enseignants au 5e congrès de la Commission du monde arabe de la Fédération qui s’est déroulé à Yasmine Hammamet en Tunisie du 2 au 5 novembre 2022, est venu épauler à temps les efforts de l’ATPF, l’association tunisienne que je préside, pour étendre son réseau de façon à y intégrer un maximum de jeunes enseignants et a eu un effet bénéfique et durable dans la mesure où ces jeunes enseignants, encouragés à assister aux activités du congrès qu’ils n’auraient pas pu suivre sans cet appui, sont devenus des membres actifs de l’association et ne ratent aucune des activités de formation qu’elle organise et leur présence massive à ces activités a créé une nouvelle dynamique et un intérêt accru pour l’association.

Le bénévolat, dans le domaine de l’éducation, s’intègre aux projets éducatifs des pays, les sert et les complète. Il leur apporte des ressources humaines formées et contribue à en former d’autres. Son apport est loin d’être négligeable comme en conviennent les responsables des ministères nationaux et leurs partenaires en coopération. Toute initiative en faveur du soutien aux actions des bénévoles organisés en associations est une contribution aux projets nationaux et une consolidation de leur impact et de leur efficacité. Notre philosophie et notre conviction, à la FIPF, depuis la création de ce réseau mondial, repose sur ce credo qui fait notre engagement et nourrit notre dévouement.

Samir Marzouki